Avec Dagon, le terrible dieu surgi des
horreurs marines, Herbert West, le réanimateur de cadavres, et bien
d'autres, H.-P. Lovecraft nous fait suivre l'itinéraire de l'effroi.
Nous
y rencontrerons les autres Dieux, aveugles et sourds, qui gémissent
dans le chaos infini ; les hideux lézards aquatiques qui détruisirent la
ville de Sarnath et sont encore aujourd'hui adorés dans le grand temple
d'Ilarnek. Nous y rencontrerons aussi les chats savants d'Ulthar et les
êtres redoutables qui surgissent de la nuit.
Dagon
renferme tous les grands textes lovecraftiens restés inédits depuis sa
première nouvelle, écrite en 1905, jusqu'à sa dernière, Le clergyman maudit, qui date de 1937. En particulier, il contient ses meilleures pages poétiques encore inconnues, telles Celephais ou La quête d'Iranon.
Mais, pourquoi jamais de Tolkien? Parce qu'ils sont des centaines, des milliers peut-être même à l'avoir déjà fait et l'ont sans aucun doute fait bien mieux que je ne saurais jamais le faire.
Mais revenons aux reclus de Providence. Encore un recueil de chez J'ai Lu ! Un ! Bon, en même temps, je ne m'en plaints pas trop, surtout après le très moyen "night ocean et autres nouvelles"... Ici, on a affaire à "Dagon" qui est, je l'annonce tout de suite, bien meilleur que le précédent ! Composé de trente nouvelle, on approfondie son mythe de Cthulhu et des
Grands Anciens tout en se baladant non sans une certaine anxiété les Contrées du Rêve ou encore ses textes d'horreur qui ne sont reliés à aucun de ces deux cycles, si l'on peut parler de cycles. Au travers de certaines nouvelles on entr'aperçoit l'influence ici d'un Dunsany, ici d'un Howard pour notre plus grand bonheur, car résumé Lovecraft à d'indicibles terreurs à tentacules serait bien réducteur, il excellent également dans le fantastique plus poétique, moins sombre et dans la fantasy ! Mais si Lovecraft est un grands parmi les grands, la structure de ces récits peut très vite agacer... Toujours raconté à la première personne, le narrateur remets toujours au début de la nouvelle sa santé mental en question ou bien est poussé par une peur irascible, ou encore parce qu'il sait sa fin proche et inéluctable décide de raconter son histoire. C'est pourquoi ce recueil peut s'avérer plutôt indigeste si l'on s'en gave comme un de ces obèses dans des concours de bouffe aux USA... Mais encore une fois, Lovecraft n'est pas un hamburger, non, c'est un plat fin et savoureux qu'il faut savoir apprécier à sa juste valeur, tentacule par tentacule en mâchant avec soin.
A noter qu'on y retrouve la première et dernière nouvelle de l'auteur. La première ne pouvant que
faire penser à une ébauche de "la peur qui rôde" du recueil "le mythe de Cthulhu" ainsi qu'une co-écrite avec Kenneth Sterling tirant clairement sur la SF avec toujours ce sentiment d'angoisse inexplicable propre à Lovecraft.
Encore un nouveau recueil pour Lovecraft donc, qui, même s'il n'atteint pas les sommets d'un "la couleur tombée du ciel" ou "le mythe de Cthulhu" n'a rien à leur envier pour qui veut en découvrir plus sur ce névrosé si chère à nos cœurs tentaculaires !
8/10