mardi 17 mai 2016

Chronique - Anthologie - Les meilleurs récits de WEIRD TALES période 1 : 1925/32

Résumé du livre :
     Weird Tales parut de 1923 à 1954. C'était un magazine consacré aux récits d'horreur, aux histoires extraordinaires, à des textes de science-fiction fondés sur l'étrange. Il révéla des auteurs tels que H. P. Lovecraft, Robert Howard, Edmond Hamilton, Clark Ashton Smith. A leur côté, vous découvrirez des talents inconnus : E. Hoffman Price, Seabury Quinn ou Frank Belknap Long Jr.

     Les treize textes présentés ici illustrent la première période de cette revue et montrent pourquoi elle est, de nos jours, la plus recherchée des collectionneurs. Weird Tales portait en sous-titre « The unique magazine » et rarement slogan fut plus mérité.




Cette anthologie dirigé par l'immense Jacques Sadoul à qui la France doit énormément pour son implication dans les littératures de l'imaginaire, est une véritable pépite ! Combien de recueils peuvent se targuer de réunir des pointures tels que Howard Philips Lovecraft, Robert E. Howard, Abraham Merritt ou encore Clark Ashton Smith en un seul recueil ?
Plus que des textes fondateurs, ils sont le reflet de l'époque de l'entre deux guerres, quand le monde offrait encore la promesse de tribus primitives, de civilisation perdus et d'abominations sans noms. 

  • Clark Ashton Smith "l'empire des nécromants" nous plonge dans un univers résolument sombre, corrompus, mort. Entre un Lovecraft au meilleur de lui-même et la dark fantasy la plus noire qui soit. L'ambiance est fiévreuse, d'une noirceur sans égal que l'auteur nous dépeint en quelques mots seulement. Le monde agonise et l'on plonge avec délice dans la dépravation morbide et décadente de ce monde en train de mourir. Je ne serais guère étonné que Smith soit l'une des influences principales d'Elric de Melniboné.
  • David H. Keller "la chose dans la cave" propose un très bref récit d'épouvante qui n'a pas vraiment fonctionné avec moi. Non pas qu'elle ai mal vieilli non, c'est simplement que j'en attendais plus. La fin m'a vraiment déçus même si je dois reconnaitre que je ne m'attendais pas du tout à ça.
  • Frank Belknap Long "les chiens de tindalos" m'a légèrement rappelé "la guerre aux invisible" d'Eric Frank Russell pour son thème, à savoir l'invisible qui nous entoure. Il y a un côté Lovecraftien indéniable dans cette nouvelle, mais je n'ai pas adhéré, sympathique à lire, mais c'est bien tout.
  • Robert E. Howard "les miroirs de tuzun thune" nous plonge dans l'univers de Kull le roi barbare dans une ambiance entre fantastique et pur heroic-fantasy d'époque. Contrairement à ce à quoi l'on peut s'attendre du créateur de Conan, l'action n'est pas ici le centre de l'histoire. Howard s'intéresse ici beaucoup plus à la psychologie de son personnage Kull et l'on ne s'en plaindra pas. Une très bonne nouvelle mais qui s'avère peut-être un peu trop contemplative. Sans jeu de mot !
  • Seabury Quinn "la malédiction des Phipps" dans sa brève présentation de l'auteur, Sadoul résume entièrement ce que je pense de cette nouvelle. A savoir que Quinn était un auteur fétiche du magazine qui réédita a plusieurs reprises ses nouvelles mais qu'il ne comprenait pas vraiment l'engouement du lecteur pour cette histoire. Et je ne peux qu'être d'accord. L'histoire en elle même est intéressante mais le tout est plutôt mal exploité et la fin fut une grande déception. Cela dit, l'auteur à une plume et un ton qui lui est propre, et c'est tant mieux ! Car je commence à me dire que chaque nouvelle à un côté Lovecraft dans ce recueil, et ici, ce n'est pas le cas. Mais ça ne suffit pas...
  • H.F. Arnold "dépêche de nuit" Cette nouvelle fut une agréable surprise et me rappelle un film dont je n'arrive pas à me rappeler le nom mais passons. C'est un huis-clos angoissant dans un immeuble d'une ville Américaine (me rappelle plus laquelle mais qu'importe) très réussi dont la fin est tous simplement l'une des meilleurs de toutes dans cette anthologie. Merde, c'était quoi ce film déjà ?!
  • E. Hoffman Price et "le présent du rajah" à, comme le dit Sadoul, tout à fait sa place dans le recueil de contes des milles et une nuits. Ici le principal élément du récit est l'aventure et le dépaysement. Fort heureusement, l'auteur réussi à nous dépayser car c'est bien la le seule intérêt de cette histoire qui ne m'a pas vraiment emballé.
  • G.G. Pendarves "le huitième homme vert" n'est pas ce qu'elle semble être de prime abord. Il n'est pas question ici d’extraterrestres mais n'en disons pas trop ! Il est dommage que le titre nous fasses comprendre la fin, qui était déjà bien prévisible au début.. En tout cas l'idée est sympathique.
  • Clark Ashton Smith "l'île inconnue" nous propose un récit assez différent du premier de cette anthologie. Ici, l'ambiance est bien moins sombre mais toujours aussi étrange et décadente. Et, si c'est un toujours un véritable plaisir de retrouver le prodige qu'est Smith, je ne peux qu'être déçus par la durée de cette nouvelle qui, comme l'empire des nécromants aurait mérité à mes yeux tout un roman.
  • Edmond Hamilton "le dieu de Mamurth" nous emmène dans le désert Algérien et propose une histoire à la frontière du fantastique et de l'horreur comme beaucoup des nouvelles de ce recueil, on ne fait que survoler les univers développés par leurs auteurs et j'ai envie d'en savoir plus sur celui-ci. Mais reste à savoir si c'est le seul récit de ce genre de l'auteur avant qu'il ne se consacre à la SF.
  • John Martin Leahy "sous la tente d'Amundsen" est un très bon récit d'horreur fantastique. La tension est palpable et l'histoire en elle même me fait un peu penser à celle des films "The Thing". Mais une question demeure, qu'ont-ils vu ?!
  • H.P. Lovecraft "la piste très ancienne" n'est pas une nouvelle mais un poème. Je ne suis pas vraiment friand des poèmes et même si celui-ci est de Lovecraft, je n'accroche que moyennement. Mais comme le dit Sadoul, mieux vaut un poème inédit, même s'il m'a déçu plutôt qu'une histoire déjà disponible dans un autre recueils ! 
  • Abraham Merritt "la femme du bois" est la plus longue nouvelle de ce recueils et aussi l'une des meilleurs !  L'auteur est fidèle à lui-même et sa plume toujours aussi agréable. Je n'ai lu de lui que "le visage dans l'abîme" et m'attendait donc à un nouveau réçit d'heroic-fantasy, mais ici, on lorgne largement plus du côté fantastique. Le cadre peut surprendre également, en effet, pas de contrées perdus ici non, mais les Vosges ! Oui oui, nos Vosges ! Et elles cadrent parfaitement à l'histoire que nous raconte Merritt ! Le récit est empreint d'une poésie qui colle parfaitement à l'histoire et c'était surement la meilleure nouvelle possible pour conclure cette anthologie.
Au final, c'est une anthologie avec des textes assez inégaux. En effet, Smith, Howard, Arnold, Hamilton, Leahy et Merritt surnage largement les autres auteurs. Mais comme d'habitude, je ne peux m'empêcher d'être subjectif... Alors, faites vous donc votre propre avis !!

8/10

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