dimanche 24 avril 2016

Chronique : CATHERINE L. MOORE - Jirel de Joiry (one-shot)

Résumé :
Jirel de Joiry est une fière guerrière que rien n'effraie. Pas plus l'horrible dieu noir que la magicienne Jarisme. Des pays les plus ténébreux aux couloirs de l'inquiétant château de Hellsgarde, Jirel se bat pour sa liberté, voire pour sa survie, mais aussi afin de sauver Joiry des périls les plus improbables. Et quoi de plus improbable que cette étrange rencontre avec Northwest Smith, le célèbre aventurier de l'espace surgi du futur ?










Ce livre, on m'en a parlé comme d'un chef d’œuvre de l'heroic-fantasy qu'il fallait absolument que je lise, alors, voilà qui est fait !
Chef d’œuvre ? Je n'ai pas trouvé !
Heroic-fantasy ? Assurément !
Au début, je m'attendais à un roman entre Lovecraft, Merritt et Howard, et je ne m'étais pas vraiment planté, si ce n'est qu'on a affaire à un recueil de nouvelles et non pas un roman ! La comparaison avec Lovecraft me semble justifié, quoi que flatteuse... Si l'influence du misanthrope d'Arkham se fait sentir, l'ambiance que tente de créer Moore ne l'égale aucunement, n'est pas Lovecraft qui le veut ! Mais je serais injuste de critiquer cette influence qui me parait comme clairement assumée, car le mélange fantasy / fantastique vas si bien aux vieux textes de l'âge d'or des pulps ! Que n'aurais-je donné pour voir Conan trancher les tentacules d'un Cthulhu ! Mais je m'égare...
La comparaison avec Merritt est quand a elle plus anecdotique, se limitant principalement à vouloir rationaliser la magie, l'inexplicable, par le biais de théories scientifiques.
Pour Howard, c'est bien simple : les gentils sont forts et se battent à l'épée, les méchants sont perfides et usent de sortilèges. Il faut peut-être y voir un rejet de l'industrialisation ? Je ne sais pas et je ne développerais pas plus !
Les nouvelles ont tendance à se ressembler, principalement les deux premières qui se suivent chronologiquement et c'est dans celles-ci que l'influence de Lovecraft est la plus présente ainsi que dans la troisième (le pays ténébreux). Si je ne devais garder qu'une nouvelle, ce serait sans aucun doute "hellsgarde" qui est la plus réussi même si elle nous montre encore une fois que Jirel n'est pas un objet et n'aime pas qu'on l'embrasse contre son gré*. La nouvelle "Jirel face à la magie" est sympathique aussi mais j'ai eue du mal à adhérer... La dernière, co-écrite avec Henry Kuttner est également sympathique mais le mélange science-fiction / fantasy m'a laissé plutôt froid..
Mais, encore une fois et pour la dernière fois : ce livre a été écrit par une femme, à une époque où les femmes en fantasy se cantonnait à de frêles créatures dévêtus trop heureuses d'offrir son corps à un puissant guerrier. En ce sens, C.L. Moore est une précurseur, mais pour apprécier à leurs justes valeurs ces textes, il aurait fallu les lire à l'époque de leurs rédactions...
Je saluerais également l'initiative de Folio SF d'avoir réédité ce recueil avec une couverture qui correspond bien mieux à la fougueuse Jirel que celle de Caza pour l'édition J'ai Lu, qui, bien qu'elle soit belle (et pourtant, je n'aime pas ce que fait Caza d'habitude), nous montre l'opposé de ce qu'est ce livre et son héroïne.

Pour conclure, en prenant compte de l'époque, du nombre de nouvelles assez limité (6) qui ne me permettent peut-être pas d'apprécier Jirel à sa juste valeur et à l'impression globale que m'a laissé ce livre, je lui mets :
6.5/10

*dans 3 ou 4 nouvelles, Jirel est embrassé de force

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