mercredi 17 février 2016

Chronique - TERRY GOODKIND - L'épée De Vérité (14 Tomes, le 15 est à venir)


Ahhhh Terry Goodkind... On peut voir sur un grand nombre d'ouvrage "le nouveau Tolkien" ou encore "... de mieux depuis Tolkien", mais quand on se permet la comparaison, il faut qu'elle soit justifié ! L'est-elle ? Absolument pas ! Sur le plan qualitatif en tout cas, car l'histoire se révèle bien banale. Sans orcs ni elfes, Goodkind nous dépeint un monde somme toute des plus classiques : différente races, différents peuples, des gentils et des méchants, sans oublier bien sur une histoire d'amour pour ravir tout type de lecteur. 

Mais pour commencer à proprement parler cette critique, il faut savoir que Goodkind "n'écrit pas de fantasy" et semble même mépriser le genre. Je vous inclus un court passage d'une interviews du personnage : "D'un autre côté, je deviens incroyablement frustré par les réalités du marché, quand je suis catalogué comme écrivain de fantasy ; c'est un affaiblissement de votre carrière, car tout ce que vous faites est jaugé à cette aune. Je n'écris pas sur la fantasy. Et vous le reconnaissez ! Vous reconnaissez que je travaille sur des sujets bien plus étendus et des choses qui sont au coeur de la vie des gens. Je veux écrire pour un public qui inclurait tout le monde, et la fantasy limite cela à cause de son mécanisme : là où elle est placée dans les librairies, les couvertures, l'effet du mot “fantasy” sur un livre ; tout cela fait qu'il est plus difficile d'atteindre un public plus large. Je voudrais écrire des romans contemporains. Les histoires que j'écris ne sont pas axées sur la fantasy mais sur les personnages, et ceux sur lesquels je veux écrire pourraient être situés dans n'importe quel monde. Je voudrais vraiment m'adresser à un public plus vaste."  
Pour les septiques, voici le lien : http://www.terrygoodkind.fr/interviews.php?id=17
Vous aurez sans doute déjà cerné la personne. Très axée sur elle-même, imbu de sa personne à souhait avec un égo totalement démesuré. Car quiconque ayant lu au moins le premier tome de L'épée De Vérité ne pourra que rire quand il dit que ces romans sont axés sur ses personnages... En effet, je n'ai jamais vu un personnage aussi fade et insipide que Richard Cypher ! Mais je m'emporte, passons donc pour de bon à la critique. Je garde des premiers tomes un souvenir plutôt positif, d'une histoire simple et classique mais qui avait néanmoins réussi à séduire le novice en fantasy que j'étais. Les garns, la rencontre avec Adie puis avec Shota, les Mord-Sith ainsi que les Soeurs de l'Obscurité, toutes ces créatures et ces personnages, ajoutaient un certain cachet à l'histoire mais au fil des tomes, tous s'effaceront pour laisser place aux résumés de ce que l'on se souvenait déjà, aux interminable
dialogues aussi peu naturel qu'intéressant et surtout aux démonstrations plus que douteuses du bien fondé du libéralisme, tout en rappelant inlassablement que le communisme, c'est le mal ! Le Peuple d'Adobe qui restera sans doute mon meilleur souvenir du cycle au même titre que les garns et autres Sœurs de la Lumière vont peu à peu disparaitre et là, le cycle perd tout son charme. On a l'impression de lire un manifeste politique du plus mauvais gout qui atteint son apothéose avec le 6ème tome qui restera sans aucun doute le plus faible de tous. Dans celui-ci, aucune action, seulement les délires de l'auteur qui devrait pour le bien de tous s'essayer à la nouvelle à défaut d'arrêter d'écrire. Les autres tomes s'améliorent un peu avec le
personnage de Nicci qui devient quelque peu intéressante, mais c'est là à peu prés tout ce que je pourrais en dire jusqu'à la du premier arc avec le tome 11. Dans le douzième tome, on a affaire à une sorte de remake du 6 où il ne se passe pour ainsi dire rien sinon Richard qui tourne en rond en se posant les mêmes questions plusieurs dizaines de fois. J'avais oublié de préciser que depuis le premier tome, Richard est en quelque sorte devenu avec Kahlan, le maitre du monde, dont tous ses habitants lui vouent une dévotion quasi fanatique et risible d'incrédibilité. Lui qui aimait tant sa vie simple de forestier semble avoir pris gout au pouvoir, qu'il aura conquis bien malgré lui, mais qu'il assume avec un plaisir non feint. Avec le treizième tome,
Goodkind ouvre un nouvel arc, celui de Sulachan où l'on replonge à nouveau dans les affres de la déplorable condition humaine (puisque c'est de ça que ces livres parlent avant-tout !) dans les contrées que les USA n'ont pas encore envahis, cette fois-ci au Nord plutôt qu'au Sud. Hélas, l'auteur aurait pu en profiter pour essayer de redresser la barre avec le retour du bestiaire et des personnage qui faisaient le charme des premiers tome mais que néni. Goodkind ne fera que nous imposer un nouveau méchant encore plus méchant et diabolique et qui avec le départ et la mort de deux des personnages emblématiques de la saga espère redonner un second souffle et un regain d'intérêt mais c'est un lamentable échec. Le départ de l'un fait bien son petit
effet, mais la mort de l'autre est le pire ratage que l'auteur a jamais fait. Alors qu'on devrais être bouleversé il n'en est rien, on tourne la page comme si de rien était. Mais n'est-ce pas le cas ? Car on l'a compris avec sa doctrine écœurante, rien ne peut vaincre Richard qui, j'en viens à me le demander, ne serait au final pas lui le véritable monstre dans cette histoire ? 

Je n'ai pas encore lu le 15ème tome qui serait apparemment le dernier, mais j'ai déjà entendu ça plus d'une fois et entre chaque tome, j'ai besoin de livres d'une certaine qualité, alors nous verrons ça une autre fois... 
Au final qu'est-ce donc que l'épée de vérité ? Un début plutôt correct,
qui s'avèrera par la suite être un simple produit mercantile aux yeux de l'auteur qui il faut bien se le dire, se fou allégrement de notre gueule avec des personnages aussi fades qu'un sandwich au pain et dont la satyre des choses qu'ils détestent est d'une pauvreté intellectuel flagrante. Comme le dit le dicton "la culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale"...
D'ici là, je vous rappelle qu'incendier les locaux du PCF de votre ville et la séquestration d'Arlette Laguiller (et oui pour ceux qui ne le sauraient pas) est un délit passible de prison !


Pour l'ensemble de la saga : 3/10 parce que les premiers tomes étaient sympa
Pour le premier tome : 6.5/10 parce ce tome se suffit à lui-même


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