mardi 16 février 2016

Chronique - CHRISTIAN CHARRIERE - La Forêt d'Iscambe

Résumé :
La Forêt d'Iscambe est un roman d'aventure, une course-poursuite entre trois hommes, une femme et une bande de tueurs à travers une forêt qui s'étend sur la moitié de l'Europe. Un livre qui laisse en nous des traces profondes, et dont on ne peut se détacher.
     C'est un roman enchanteur. L'auteur a peuplé sa forêt de marmousets, de termites géants, de fourmis patibu­laires, de clapattes énigmatiques et poignants, de choupins, et, du docteur Khô-Khô à Blanc-Pétral, de la Reine Blancheboudine à It'van l'archer : Impossible d'oublier les cent personnages fabuleux qui affrontent le pire et l'espoir dans un monde immense et chaotique où la lumière du jour n'entre qu'en poudroyant. 
     Enfin c'est un roman initiatique où la forêt est symbole, où le lecteur est projeté très loin, si loi qu'à la vérité ce "loin" devient proche, vers les chemins intérieurs qui mènent à l'énergie cachée reposant en nous et qui attend l'éveil. Comme dans les grands romans du Moyen Age, toute aventure est quête intérieure. L'homme se régénère quand il déchiffre la forêt.
     Captivé, émerveillé, bouleversé, on pénètre dans cette Forêt d'Iscambe, les citées englouties, les royaumes souterrains, et on ne peut les quitter.
      Ce roman de visionnaire est l'oeuvre majeure de Christian Charrière
 
Drôle de roman que celui-ci !  Ce livre c'est une sorte de grande marmite en fconte, où l'on aurait plongé un livre ésotérique et un autre philosophique, remué avec une cuillère en Pratchett et une fois prêt, saupoudré de LSD avec deux louches remplis à ras-bords de métaphores. Curieuse présentation ? Non, ce livre est réellement bizarre ! On a encore une fois affaire à une quête initiatique que la doctrine si bien répété toutes les deux pages finit par nous gonfler à un point tel qu'on s'en éclaterait un testicule. Dans ce monde où la nature à repris ses droits suite à une guerre nucléaire où allez savoir quoi, ce n'est jamais clairement dit, trois personnages vont s'enfoncer dans une forêt étrange et découvrir leur "moi intérieur" au fur et à mesure de leurs progressions dans cette forêt. Forêt où ils croiseront tantôt des fourmis géantes, tantôt des termites géantes, et même une limace géante qui se mets sur le dos comme tout bon canidé le ferait. On assiste là à l'inverse de notre évolution, les hommes sont petits, les animaux grands, les animaux sont intelligents, les hommes stupides, sans cesse à la recherche d'un savoir enfoui en eux-mêmes, qu'ils finiront par trouver. Certaines idées sont plutôt intéressantes comme la déification de stations essences et la naissance d'un panthéon où Esso, Antar, BP et Shell deviendront les nouveaux Zeus et autres Dieux.. La réflexion est d'autant plus intéressantes que ce livre a été écrit il y a 36 ans.. Une lucidité des plus bienvenues sur le devenir de ce monde qui peut s'avérer assez perturbante en y repensant. Que resterait-il de l'Homme au finale, s'il n'y avait plus de télécommandes et de télés pour gâcher son temps, de voitures et de cartes de crédit pour s'enchaîner ? d'Internet et d'ordinateur pour se croire libre ? De Coca et d'Ikea pour assouvir tous ses faux-plaisirs ? Pas grand-chose, pour ne pas dire rien. Des âmes perdues en quête d'un destin, d'une utilité quelconque à la quel donner son temps à présent dénué de tout intérêt puisque tout ce que l'homme construit n'est qu’éphémère. Voilà ce qu'il resterait de l'humanité, et c'est ce que l'auteur nous montre, sous couvert d'un ton tantôt intellectuel, tantôt très "conte". Avec parfois, quelques remontées acides dignes des 60's. C'est dommage que ces préceptes de la "quête du soi intérieur" soit rabâché avec autant d'intensité, car à défaut d'être un livre bourré d'actions et de retournements de situations, il était d'une intelligence tout à fait singulière et ce martelage excessif lui en a ôté beaucoup de saveur.
7/10

Désolé pour la petite taille d'écriture, mais pas moyen de l'agrandir, je recréerais cet article quand j'en aurais le temps.

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