jeudi 18 février 2016

Chronique - BARBARA HAMBLY - Fendragon

Résumé :
    II était d'une noirceur lumineuse, avec une crinière de rubans de sang, des yeux comme des anneaux de métal encerclant des puits de nuit éternelle. II était le danger et la mort. ll faisait chanter l'or et il crachait le feu. ll était le dragon des légendes.
     Elle était sorcière en devenir, guérisseuse, magicienne à la poursuite du pouvoir. Elle aimait John le Fendragon, un de ces héros que chantent les ballades, le dernier des tueurs de dragons. Ils vivaient dans le Nord désolé quand on vint les chercher pour venir à bout du grand dragon noir qui terrorisait le royaume, qui dévorait hommes et troupeaux et incendiait la campagne. Et, comme si cela n'avait pas été assez difficile, dans le Sud il y avait aussi les intrigues de la cour, Zyerne la magicienne buveuse d'âmes, un Roi pris dans ses rêves et un Prince égaré.

     Dans le Sud il y avait matière à aventure, et même à épopée, mais de ces épopées qui conduisent à la mort en même temps qu'à la gloire.
Critique à chaud, puisque fini cette nuit, ce roman me laisse une étrange sensation, partagé entre l'impression d'avoir lu un très bon livre et celle de n'avoir que survoler l'histoire à défaut de la vivre. Sous un scénario des plus classiques, Barbara Hambly nous emmène dans son histoire avec aisance et l'on se rends vite compte que les stéréotypes qu'on s'attendait à retrouver ne sont pas là. L'un des héros porte des lunettes et passerait sa vie à lire s'il le pouvait, l'autre est bercé de ballades aussi insouciantes que naïves dont la réalité non enjolivé par un barde le décevra énormément, le fera sera remettre en question et finalement, fera de lui un homme. Et puis, il y a Jenny, personnage central de l'histoire. Jenny, magicienne blessé dans son estime de soi, faute à des pouvoirs limités, déchiré entre l'amour qu'elle porte pour John et ses ambitions personnels. Avec ces trois personnages, Hambly tords avec habileté le coup aux héros classiques et nous voilà dans une histoire dont le classicisme ne l'est déjà plus tellement. Les choses vont vite et l'on se retrouve rapidement dans le sud face à Zyerne qui elle, est sans doute le personnage le moins réussi du roman mais aussi le plus classique et le moins aboutit. Mais de bons personnages ne suffisent pas à faire d'une histoire, une bonne histoire, et là, bien que la plume de l'auteure soit agréable et assez lyrique, je n'ai pas réussi à éprouver de la peur où de la colère là où j'aurais du en ressentir. Les émotions sont dans les mots et dans le ton du récit avec lesquelles Hambly semble plutôt à l'aise, mais hélas, trop peu présent sur le terrain... Fort heureusement, elle maîtrise avec habileté une intrigue qui dans son dénouement lors des deux derniers chapitres sera  des plus surprenants. Je me demande encore s'il s'agissait d'une fin heureuse ou plutôt douce/amère mais ce dont je suis sur, c'est qu'il s'agit d'une fin superbe qui clôt avec brio une histoire qui, sans être exceptionnelle, s'avère être une des lectures qui me resteront longtemps en tête.

8/10

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