mardi 16 février 2016

Chronique - ABRAHAM MERRITT - Le Visage Dans l'Abîme

Résumé :
Dans la Cordillère des Andes, Nicolas Graydon est à la recherche d'un trésor inca... lorsque survient la belle et mystérieuse Suarra. Elle va le guider vers une vallée inacces­sible, où vit le peuple étrange d'Yu Atlantchi.
     Ce sont les derniers descendants des légendaires Atlantes. Ils ont vaincu la mort et conquis des pouvoirs inouïs — que Graydon va découvrir, d'abord incrédule, bientôt terrifié...

     Chassé de la vallée interdite, Nicolas Graydon y reviendra cependant et, pour retrouver Suarra, il devra lutter contre des forces surnaturelles qui veulent sa mort...




Sous cette couverture signé Vallejo, vestige d'une époque où l'heroic-fantasy côtoyait allégrement Lovecraft et Hamilton dans les pulps, se cache un des romans fondateurs de la fantasy moderne au même tire que ceux d'Howard pour ne citer que le plus illustre d'entre eux. 
Rien que ça !
Dans ce livre, on se retrouve au début du XXème siècle en Amérique du Sud et plus précisément dans la cordillère des Andes, zones encore propices aux mystères et aux superstitions aujourd'hui. Nicholas Graydon notre héros, va s'y aventurer avec trois complices qui n'auront au finale qu'un rôle anecdotique et rencontrer Suarra, une amazone délicieuse qui au même titre que Raven dont j'ai déjà parlé précédemment souffre quelque peu des fantasmes masculins tant dans sa plastique et sa sensualité que dans son caractère. Jusque-là l'histoire s'apparente plus au roman d'aventure qu'à de l'heroic-fantasy, mais c'est sans compter sur les divers protagonistes dont Merritt à peuplé ce monde oublié : Kon l'homme-araignée, Adana la Mère-Serpent, le terrible Lantlu qui chevauche des dinosaures, ou encore ce fameux "Visage dans l'abîme"
A tout cela s'y ajoute des réflexions intellectuels plutôt pertinente encore aujourd'hui comme l'évolution de l'espèce humaine ("Vous construisez trop rapidement en dehors de vous-mêmes, et trop lentement à l'intérieur") et plusieurs théories scientifiques surement en vogue à l'époque mais qui font aujourd'hui sourire. Mais cet aspect désuet ajoute du cachet à cette œuvre qui mérite qu'on la replace dans son contexte historique, entre les deux grandes guerres, quand les machines bâtissaient pour l'homme le monde que nous connaissons aujourd'hui et qui mérite qu'on se pose la question suivante : Alors, ne sommes-nous donc pas maintenant esclaves de nos créations ? Que serait et que ferait l'humanité aujourd'hui sans téléphone portable, sans Internet, sans avions sans carte de crédit ? Je crois qu'il suffit de regarder autour de soi pour répondre.. Mais revenons au roman. Le style, l'histoire, tout se montre résolument "rétro" mais au même titre que les théories scientifiques que mets au point Graydon pour rationaliser la situation, le charme n'en est qu'accentué ! Et je vais aussi mettre sur le compte de l'époque, mais les personnages manquent cruellement de personnalité. J'ajouterais également pour conclure, qu'une échelle de distance peut également se faire avec d'autres chiffres que trois. Car, je vous mets au défi de me citer un passage avec la page où l'auteur n'utilise pas le chiffre trois, que ce soit en centimètre, mètre ou même kilomètre (3, 30, 300...) sans doute est-ce anecdotique mais ça a eu un impact sur moi.. Dommage.
Mais quittons nous plutôt sur une note positive : comme je le disais, cet ouvrage est un des piliers fondateurs de l'heroic-fantasy et ceux à juste titre, j'irais même jusqu'à voir dans cette histoire entre fantasy aventure et fantastique une influence potentiel de George Lucas pour son emblématique personnage "Indiana Jones". 

7.5/10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire